Durant de nombreuses années, le syndrome que l’on définit aujourd’hui comme un TDAH était considéré comme un problème chronique de comportements perturbateurs chez certains enfants. Ces derniers (majoritairement des garçons si l’on en croit les premières descriptions qui en ont été faites) étaient vus comme turbulents, incapables de tenir en place, caractériels et beaucoup plus négligents et pénibles pour les parents et autres adultes qui les encadraient.

Ce n’est qu’avec l’arrivée de la 3ème révision du DSM (APA, 1980) que les problèmes d’attention ont été davantage reconnus ; ils furent alors considérés comme faisant partie intégrante du trouble et pouvant d’ailleurs se manifester avec ou sans comportement hyperactif / impulsif associé. Ainsi, s’il est vrai que le TDAH peut être associé à des manifestations comportementales problématiques, ainsi que des attitudes d’opposition ou de provocation, ces dernières ne sont aujourd’hui pas considérées comme caractéristiques ou spécifiques à ce trouble, bon nombre de personnes identifiées comme TDAH n’ont jamais présenté de problèmes de comportement. (Brown, 2019)

Notons, toutefois, que de nombreuses recherches menées durant la dernière décennie indiquent que les personnes souffrant de TDAH éprouvent des difficultés sur le plan de la gestion émotionnelle, et plus particulièrement en ce qui concerne la tolérance à la frustration (Barkley & Fischer, 2010 ; Purper-Ouakil & Franc, 2011 ; Surman et al., 2013 ; Villemonteix & Purper-Ouakil, 2015). Les patients ou leur entourage décrivent souvent des difficultés chroniques dans la gestion de la colère et de la frustration, de la déception, du désir ou de l’inquiétude, ces émotions ayant tendance à être envahissantes et à empêcher l’utilisation adéquate de la pensée ou des ressources cognitives (Brown, 2019). En outre, la comorbidité entre le TDAH et un trouble du comportement de type trouble oppositionnel avec provocation (ou TOP) est très fréquente et s’élève à près de 50% (ainsi, près d’un enfant sur deux qui souffre d’un TDAH présente également un TOP). Ce constat concerne davantage les enfants qui affichent un TDAH à prédominance hyperactive et impulsive ou de type mixte et suggère l’existence de facteurs de risque et de dysfonctionnements communs aux deux troubles (Burns, 2014 ; Bange, 2014). Ceux-ci sont, néanmoins, distincts et peuvent donc exister l’un sans l’autre.

L’analyse et la description détaillée du fonctionnement d’un individu apparaissent, par conséquent, indispensables pour apprécier ses forces et difficultés de celui-ci de façon précise et orienter au mieux les interventions et prises en charge les plus adaptées pour améliorer la qualité de vie.


Si l’on se réfère aux premières études menées sur la prévalence du TDAH, le ratio garçon / fille était estimé à 6 pour 1, soit six fois plus de garçons que de filles (Martin et al., 2018). Les données s’appuyaient, toutefois, exclusivement sur les éléments récoltés via des milieux cliniques (hôpitaux et centres de consultations psychiatriques) et souffraient donc d’un biais d’échantillonnage important (Brown, 2019).

Des recherches épidémiologiques ultérieures basées sur des enquêtes auprès d’échantillons de la population générale ont ensuite rapporté un ratio plus proche de trois garçons pour une fille. Cette proportion s’équilibre, néanmoins, lorsque la prévalence du trouble est évaluée à l’âge adulte et le ratio est alors plus proche d’un homme pour une femme (Bange, 2014 ; Kooij et al., 2018; Brown, 2019 ; Caci, 2021).

Ces résultats suggèrent que bon nombre de filles ne sont pas diagnostiquées avant l’âge adulte (Kooij et al., 2018 ; Brown, 2019). Plusieurs éléments pourraient expliquer cela. Tout d’abord, le fait que la plupart des filles souffrant de TDAH sont moins agitées et perturbatrices que les garçons durant l’enfance et peuvent donc passer plus inaperçues. Les filles affichent, en effet, davantage la présentation inattention prédominante (Wellcutt, 2012) et manifestent moins de symptômes d’hyperactivité, ce qui pourrait être considéré comme moins problématique par l’entourage et limiter, de ce fait, le recours à des interventions ou des consultations spécialisées menant à un diagnostic.

D’autre part, le taux d’erreurs diagnostiques apparaît significativement plus élevé chez les filles et les femmes et les manifestations rapportées par celles-ci sont fréquemment associées à d’autres troubles plutôt qu’au TDAH. Ainsi, l’inattention, la distraction, les oublis seront plus facilement considérés comme symptômes d’une émotivité exacerbée, d’un trouble anxieux ou d’une dépression que comme relevant d’un Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (Martin et al., 2018).

Pourtant, les études menées ces dernières années soulignent qu’aucune différence significative n’est observée en ce qui concerne les symptômes éprouvés, le fonctionnement cognitif ou psychosocial, ni même en ce qui concerne les comorbidités souvent associées au TDAH (Biederman et al., 2010 ; Hinshaw et al., 2012 ; Brown, 2019).

Enfin, notons que la prévalence globale du trouble tend à diminuer avec l’âge. On estime, ainsi, à près de 5% le nombre d’enfants TDAH, tous pays d’origine et tous niveaux socio-économiques confondus et à environ 3% le nombre d’adultes souffrant de ce trouble (Polanczyk, 2007 ; Bange, 2014 ; Caci, 2021). Ces données, expliquées notamment par le taux de rémission du TDAH, peuvent également rendre compte du ré-équilibrage du ratio homme / femme.

Les recherches actuelles invitent donc à une certaine prudence lorsque l’on considère la prévalence du TDAH en fonction du sexe et tendent à démentir l’idée selon laquelle le TDAH touche significativement plus de garçons que de filles.


Le stéréotype de l’enfant TDAH décrit comme turbulent, constamment inattentif et sans cesse en mouvements, désobéissant et brusque est encore (trop) souvent présent dans le sens commun. Si ces manifestations peuvent être associées au Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité, elles ne sont pas, pour autant, systématiques ou permanentes et doivent donc être nuancées.

En effet, beaucoup d’individus ayant été diagnostiqués TDAH n’ont jamais présenté de problème de comportement significatif et certains ne manifesteront jamais d’agitation excessive. En outre, bon nombre d’enfants ayant présenté de l’hyperactivité verront leur agitation et leur besoin de bouger nettement diminuer à partir de l’adolescence (Brown, 2019).

Les principaux dysfonctionnements du TDAH concernent les fonctions exécutives et le système de “gestion” du cerveau (Barkley, 2015 ; Brown, 2019), lesquels génèrent des difficultés qui peuvent être cognitives, comportementales et émotionnelles. L’hyperactivité et l’impulsivité, tout comme l’inattention, seraient donc les manifestations observables de ce défaut de gestion et d’auto-régulation (déficit d’inhibition) conséquent au dysfonctionnement exécutif.

La fréquence et l’intensité de cette triade centrale de symptômes (inattention, hyperactivité et impulsivité) varie, toutefois, d’un individu à l’autre, générant une très grande variété de “profils TDAH” (Marquand et al., 2016), lesquels sont regroupés en trois présentations : inattentive prédominante, hyperactive / impulsive prédominante et combinée. Ces trois types ne sont, cependant, pas stables dans le temps, d’assez nombreux individus passant de l’un à l’autre au cours de leur développement (Vantalon, 2014 ; Bange, 2014). Ainsi, les symptômes peuvent tantôt s’aggraver, s’atténuer ou disparaître…

Les recherches centrées sur l’analyse de la trajectoire développementale du TDAH (c’est-à-dire l’évolution des manifestations associées au trouble au cours de la vie d’un individu) s’accordent sur la grande variabilité de la triade symptomatique et de ses expressions au cours du temps chez un même individu (Vantalon, 2014 ; Franke et al., 2019), mais également sur leur grande hétérogénéité inter-individuelle (Asherson & Agnew-Blais, 2019). Pour exemple, nous pouvons nommer le remaniement symptomatique régulièrement observé durant l’adolescence où l’hyperactivité devient souvent plus sélective ou intériorisée (Gollier-Briant et al., 2018 ; Brown, 2019).

Notons, par ailleurs, que les manifestations ne sont pas constantes, certaines situations ou activités (typiquement lorsque celles-ci présentent un intérêt marqué ou procurent un réel plaisir) permettant un meilleur contrôle de celles-ci, sans pour autant que cela ne remette en question le diagnostic établi (Brown, 2017).

Par conséquent, en ce centrant sur l’hyperactivité, il y a lieu de préciser, d’une part, que tous les individus ayant un diagnostic de TDAH ne manifestent pas automatiquement d’hyperactivité et, d’autre part, que l’hyperactivité est elle-même évolutive et peut s’atténuer, disparaître ou se modifier dans certaines situations et au cours de la vie d’un patient.


Le terme “multidys” notamment développé par Mazeau et Pouhet (en 2005, puis à nouveau en 2014) est utilisé pour décrire une série de symptômes, mais n’est actuellement pas reconnu comme une entité spécifique par la communauté scientifique. Il n’apparait, en effet, dans aucune nosographie et n’est donc pas considéré comme un diagnostic ou une pathologie en tant que tel.

En proposant ce terme, les auteurs ont voulu insister sur la régulière confusion entre les symptômes observables (considérés comme des manifestations “secondaires” ou la conséquence d’un trouble sous-jacent) et l’origine / la cause de ces manifestations (le diagnostic primaire) (Mazeau et Pouhet, 2005). L’appellation “multidys” vise donc à décrire la présence de difficultés, manifestations ou dysfonctionnements multiples (en lecture, en écriture, en raisonnement mathématique, au niveau praxique, sur le plan attentionnel et exécutif, etc.), mais ne permet pas d’en comprendre la provenance ou le(s) trouble(s) spécifique(s) sous-jacent(s). De ce fait, les possibilités d’intervention s’en trouvent limitées ou incomplètes, non seulement parce qu’on ne traitera pas un symptôme / une difficulté de la même manière en fonction de son origine, mais également parce qu’une telle dénomination ne permet pas de spécifier l’aide à apporter (au contraire d’un diagnostic clair qui aide à l’identification des interventions considérées comme les plus efficaces).

Prenons l’exemple d’un “déficit de la lecture” observé par l’entourage et objectivé par une série de tests. À ce stade, il ne peut être considéré que comme un symptôme : une manifestation représentant une difficulté dans le fonctionnement d’une personne. C’est en déterminant son origine (ou le diagnostic) que l’on pourra ensuite identifier le type de rééducation à privilégier : si celui-ci est la conséquence d’un trouble spécifique de l’apprentissage (dyslexie), l’accompagnement thérapeutique et les interventions à envisager seront significativement différents que s’il est à mettre en lien avec un TDAH, un trouble anxieux, voire même des problème visuels ou orthoptiques.

Il y a donc lieu de faire la distinction entre les processus défaillants à l’origine (diagnostic primaire) et leurs conséquences (symptômes ou manifestations) qui, elles, peuvent être multiples puisqu’un diagnostic unique peut entraîner une myriade de symptômes différents (Mazeau et Pouhet, 2005 ; Habib, 2014). Outre le risque de proposer des pistes d’aides qui s’avèreront vaines ou moins efficaces, l’absence d’un diagnostic primaire clair augmente également le risque d’affubler un patient d’un trop grand nombre d’”étiquettes”, lesquelles pourraient se révéler inadaptées voire contre-productives.


Si l’on se réfère à la définition même du terme, un syndrome est décrit comme un “ensemble de plusieurs symptômes ou signes en rapport avec un état pathologique donné et permettant, par leur groupement, d’orienter le diagnostic” (dictionnaire Larousse). Il est donc caractérisé par une série de manifestations ou modifications morphologiques, fonctionnelles et/ou biologiques de l’organisme qui forment une entité reconnaissable, mais sans s’intéresser spécifiquement à leur origine ou leur cause.

Le diagnostic, quant à lui, représente un acte médical qui permet de préciser la nature même des difficultés d’un patient. Il se base, notamment, sur l’observation et l’identification de l’ensemble des manifestations qui posent des difficultés et caractérisent le fonctionnement d’un patient à un temps donné, mais ne s’y limite pas. Il tient compte d’autres paramètres (notamment, la temporalité, les retentissements et l’exclusion d’autres causes possibles) qu’il est indispensable d’investiguer.

Le syndrome dysexécutif peut donc être défini comme un ensemble de perturbations des fonctions exécutives (par exemple, difficulté à initier une action ou l’arrêter en temps voulu, à maintenir un objectif ou finir ce qui a été commencé, à coordonner plusieurs tâches, à planifier ou résoudre un problème, à réguler l’humeur / les émotions, à faire preuve d’auto-contrôle, etc.), lesquelles impactent le quotidien d’un individu et posent problème dans la vie de tous les jours, mais il ne permet pas de préciser l’origine de ces difficultés.

Il est communément admis que ces fonctions peuvent être perturbées dans de nombreuses pathologies, telles que des lésions cérébrales acquises, des lésions anté- ou périnatales, des troubles neurodéveloppementaux, certaines pathologies neurogénétiques mais également dans diverses pathologies psychiatriques (pour une revue systématique, voir, notamment, Roy et al., 2017).

En santé mentale, plus spécifiquement, les (très) nombreuses études menées sur le sujet démontrent un dysfonctionnement des fonctions exécutives dans la plupart des troubles reconnus actuellement, notamment les troubles neurodéveloppementaux (TDAH, trouble du spectre de l’autisme, troubles spécifiques des apprentissages, trouble de la coordination / dyspraxie, déficience intellectuelle, etc.) les troubles disruptifs, du contrôle, des conduites et des impulsions (trouble oppositionnel avec provocation, trouble des conduites, personnalité antisociale), les troubles internalisés (troubles dépressifs et troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles obsessionnels compulsifs), les troubles alimentaires ou encore les addictions (pour n’en citer que quelques-uns : Landis et al., 2020 ; Yochim et al., 2013 ; Gustavson et al., 2017 ; Demetriou et al., 2018).

Notons, par ailleurs, qu’à ce jour, aucun “profil spécifique” n’a pu être identifié dans le dysfonctionnement exécutif (Miyake et al., 2015). Celui-ci ne permet donc pas de différencier les pathologies entre elles.

Par conséquent, l’identification d’un syndrome dysexécutif ne peut être considéré comme une pathologie en soi et se substituer à un diagnostic, ce dernier restant indispensable pour comprendre plus précisément le fonctionnement d’un individu et sa nature, mais également pour orienter au mieux les interventions et prises en charge les plus adaptées.


Souvent diabolisés – voire invectivés -, les écrans sont considérés comme responsables de nombreux maux, particulièrement chez les enfants et les adolescents. Ils sont, ainsi, notamment accusés d’augmenter le risque de développer une pathologie, comme le TDAH, lorsqu’ils sont utilisés trop tôt dans le développement de l’enfant, trop souvent ou trop longtemps.

Actuellement, toutefois, les données issues de différentes méta-analyses ayant étudié le lien entre l’utilisation des écrans et les comportements en lien avec le TDAH ne suggèrent qu’une relation faible entre ces deux éléments (Nikkelen et al., 2014 ; Beyens et al., 2018).
Dans une étude menée en 2010, par exemple, Foster et Watkins ont cherché à estimer le temps d’exposition nécessaire aux écrans pour constater des problèmes attentionnels chez les enfants. Les résultats mettaient en évidence qu’il faut, en moyenne, 7h d’exposition par jour entre 1 an et 3 ans pour que des difficultés attentionnelles soient observées à l’âge de 7 ans. Dans un tel cas, toutefois, la surexposition pourrait n’être qu’un symptôme d’un dysfonctionnement familial plus large et une analyse systémique apparaît indispensable pour comprendre les causes sous-jacentes aux difficultés observées… Le TDAH ne serait donc sans doute pas l’hypothèse principale dans l’explication des difficultés de l’enfant.

Plus que le temps d’écran en tant que tel, c’est le contenu auquel l’enfant est confronté et la pratique qui est faite de l’outil qui semblent être davantage déterminants dans l’analyse du risque relatif à l’écran. Dans un article paru récemment dans Le Monde, Vanessa Lalo (psychologue spécialisée dans les pratiques numériques) soulignait, à juste titre : “une personne peut passer quatorze heures par jour à regarder des vidéos de pandas qui pètent, une autre passera quatorze heures à lire des pages Wikipédia ou à regarder des vidéos pédagogiques sur YouTube… Ils passeront le même temps, mais leurs pratiques sont différentes” (Usages du numérique : « La question du temps d’écran, c’est le degré zéro de l’analyse » ; Le Monde, 2021).

Notons, toutefois, que le déficit exécutif caractéristique du fonctionnement des personnes souffrant de TDAH et, plus spécifiquement, l’impulsivité, représente un risque accru d’engendrer une utilisation abusive ou inadaptée de l’écran. Les difficultés d’inhibition et d’auto-régulation rendent, en effet, la gestion du temps d’écran plus complexe et augmentent le risque d’impacts négatifs liés à l’utilisation de l’écran (addiction, troubles du sommeil et, par extension, intensité de la symptomatologie inattention / agitation et irritabilité) (Wang et al., 2017 ; Backer et al., 2018 ; Mathews et al., 2018; Cavalli et al., 2021).

Par conséquent, à l’heure actuelle, aucun lien de causalité n’a pu être mis en évidence entre l’utilisation de l’écran et le TDAH (l’écran ne peut donc être considéré comme à l’origine d’un TDAH), mais les patients souffrant de TDAH pourraient présenter un risque accru de développer des problématiques en lien avec l’écran. Ici encore, l’éducation au trouble offrant des explications claires sur ces dangers et l’importance d’une hygiène de vie saine apparaît donc indispensable pour contourner au maximum ces difficultés.


Contrairement à l’effet des antibiotiques qui visent à soigner une infection, le traitement médicamenteux proposé dans les cas de TDAH n’a pas pour objectif de guérir du trouble. Il agit davantage comme une béquille visant à soutenir certaines fonctions au moment où elle est utilisée. Ainsi, à l’instar d’une paire de lunettes qui améliore la vision lorsqu’elle est portée, la Ritaline® (ainsi que ses cousins l’Equazym®, le Concerta® ou le Medikinet®) permet de diminuer l’intensité des difficultés et ce, uniquement durant la période où le médicament est actif. Passé ce délai d’action, les améliorations disparaîtront progressivement. (Brown, 2017).

Le Méthylphénidate (ou MpH, molécule originale qui compose les traitements psychostimulants habituellement prescrits pour le TDAH) agit donc sur la symptomatologie et vise à en diminuer l’intensité (Brown, 2019). L’effet est observable tant sur l’inattention qu’en ce qui concerne l’agitation et l’impulsivité et permet donc une amélioration fonctionnelle au niveau des productions et de l’efficacité du patient, mais également de la gestion émotionnelle et du contrôle de soi (Bange, 2014) et ce, dans tous les groupes d’âge (Cortese et al., 2018a).

Bien qu’il ait montré une nette efficacité dans les cas de TDAH, il est important de noter que ce traitement n’est pas spécifique au TDAH (les difficultés exécutives, cibles principales du MpH, étant présentes dans bon nombre de pathologies) et peut également être indiqué, notamment, dans le traitement de la fatigue chronique, la dépression, l’apathie ou la narcolepsie. (Caci, 2021)

Actuellement encore régulièrement controversé, le recours au MpH est néanmoins considéré, par la communauté scientifique, comme une recommandation de première intention chez les adolescents et adultes qui présentent un TDAH modéré à sévère, compte tenu de l’efficacité marquée observée chez une grande majorité des patients, ainsi que son innocuité sur le long terme (voir, notamment, les guidelines proposées par la Nice (2018), le CADDRA ou la dernière déclaration de consensus mondial autour du TDAH (2021)).

Ainsi, les études s’accordent sur une moyenne de 80% de réponses positives au traitement parmi les patients ayant été diagnostiqués TDAH (Bange, 2014 ; Brown, 2017). Le bénéfice thérapeutique observé est donc important (comparativement au placebo ou à l’absence de traitement ou à l’utilisation de certaines interventions alternatives) et permettrait également de réduire certains risques fréquemment associés au TDAH, tels que l’arrêt précoce des études, l’instabilité professionnelle, l’adoption de comportements à risques (consommation de substances, accidents, délinquance) (Brown, 2019).

Bien que des effets indésirables puissent se manifester à la suite du démarrage d’un traitement (les plus fréquemment observés étant une baisse d’appétit, des douleurs abdominales ou des céphalées), ceux-ci sont considérés comme réversibles à l’arrêt du traitement vu l’absence de séquelle et de complication répertoriées sur plusieurs décennies de prescription à large échelle (Bange, 2014). Il n’en reste pas moins que le traitement doit faire l’objet d’un suivi régulier auprès d’un spécialiste, lequel proposera une surveillance continue en tenant compte, d’une part, de l’efficacité du traitement dans le quotidien du patient et, d’autre part, de la présence d’éventuels effets secondaires indésirables (Caci, 2021).


La plupart des études menées sur le lien entre le Haut Potentiel Intellectuel et les compétences sociales démontrent que les individus présentant un HPI sont généralement investis plus positivement par leurs pairs et globalement mieux intégrés dans les milieux qu’ils fréquentent et ce, quel que soit l’âge (Mouchiroud, 2004).

Notons, toutefois, que, si les personnes à HPI ne sont pas plus à risque de présenter des difficultés relationnelles ou sociales que les autres, cela ne les empêche pas d’en rencontrer pour autant. Certains vivent donc des expériences de rejet ou de harcèlement (voir, notamment, Peters & Bain, 2011), mais la cause de celles-ci est multifactorielle et ne peut donc être attribuée au haut potentiel uniquement (Brasseur in Gauvrit & Clobert, 2021).


Les nombreuses recherches menées sur le TDAH permettent d’affirmer avec certitude que le TDAH n’est pas une question d’envie ou de volonté (voir, notamment, Brown, 2017). Des dysfonctionnements fonctionnels et physiologiques sont constatés et, bien que la/les cause(s) ne soi(en)t pas encore claire(s), diverses hypothèses explicatives font consensus auprès des spécialistes.

Toutefois, la plupart des personnes souffrant de TDAH (ainsi que leur entourage) rapportent ne ressentir aucune difficulté dans certaines tâches particulières, comme si les perturbations rencontrées la plupart du temps (en termes d’attention / concentration, de contrôle de soi et de ses émotions, d’efficacité, de rapidité, d’organisation, etc.) disparaissaient lors de certaines activités. Cet aspect est à mettre en lien avec la notion d’intérêt et de plaisir, éléments centraux dans le profil des individus TDAH.

En effet, s’il est largement reconnu que l’être humain peut se montrer plus performant lorsqu’il est motivé, intéressé et qu’il prend plaisir à une tâche, cet état apparait plus marqué encore dans le cas du TDAH en raison des dysfonctionnements qui le caractérisent (Sonuga-Barke & Fairchild, 2012 ; Brown, 2017 ; Cortese in Bange, 2014). Ainsi, un intérêt marqué, un plaisir important (ou une peur intense) face à une tâche modifie la biochimie cérébrale du patient TDAH et lui permet de surmonter les problèmes habituels qu’il rencontre ; cependant, ce changement n’est pas volontaire ni contrôlé (Brown, 2017).

Cette inconsistance dans la motivation et son impact sur la performance est l’un des éléments le plus déroutant du TDAH, tant pour les patients que pour leur entourage !


Les données issues de diverses recherches menées sur le TDAH ont permis de démontrer que le Déficit de l’Attention/Hyperactivité n’est pas corrélé positivement ou négativement au quotient intellectuel (Antshel et al., 2017 ; Brown et al., 2009 et 2011a ; Brown., 2013 ; Rommelse et al., 2017). Ainsi, avoir un QI élevé n’exclut pas la possibilité d’avoir un TDAH et la symptomatologie ainsi que les difficultés (scolaires, familiales, sociales) habituellement associées au TDAH ne varieraient pas en fonction du niveau d’intelligence (Katusic et al., 2011 ; Cadenas et al., 2020 ; Rommelse et al., 2017).

Soulignons, toutefois, que certains enfants présentant un haut potentiel intellectuel peuvent présenter des manifestations qui “imitent” la symptomatologie habituellement associée au TDAH (inattention / agitation), mais sans que celle-ci ne soit la conséquence d’un dysfonctionnement réel (les manifestations apparaissent secondaires à l’ennui et non en lien avec un déficit en tant que tel).

A l’inverse, si toutes les personnes souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ne présentent pas nécessairement des capacités intellectuelles élevées (Brown, 2017), le TDAH ne peut pas non plus être considéré comme une conséquence d’un manque d’intelligence ou de capacités amoindries dans ce domaine.


Le quotient intellectuel étant considéré comme un prédicteur de la réussite et fortement corrélé aux résultats scolaires, les enfants et adolescents présentant un HPI (et, donc, un QI supérieur à la moyenne) devraient, en toute logique, présenter moins de difficultés académiques que leurs pairs tout-venants (Gauvrit in Gauvrit & Clobert, 2021). Les données issues des recherches scientifiques confirment cela et démentent, par la même occasion, l’idée que le décalage intellectuel vécu par les individus à haut potentiel pourrait induire un effet négatif de l’intelligence qui contre-carrerait l’impact habituellement positif du QI.

Toutefois, même s’il n’y a pas lieu de faire de lien direct et systématique entre le HPI et la présence de difficultés scolaires, cela ne signifie pas que les élèves à haut potentiel ne présentent pas des besoins éducatifs particuliers ou ne rencontrent jamais des difficultés dans leur scolarité, certains ayant besoin d’aménagements particuliers. Des stratégies de différenciation pédagogique (qui visent à organiser l’enseignement pour que les élèves puissent avoir accès à un contenu adapté à chacun), des adaptations ainsi que certaines interventions spécifiques peuvent donc être proposées pour soutenir l’apprentissage et la réussite des jeunes HPI (voir, notamment, Gauvrit, 2014 ; Robertson & Pfeiffer, 2016 ; Massé et al., 2017 ; Martineau-Crète et al., 2018 ; Massé et al., 2019).


Si les critères permettant d’identifier le TDAH sont identiques pour tous (une série de symptômes, associée à des retentissements marqués dans différents milieux de vie, présents depuis suffisamment longtemps et avant un certain âge, et une analyse approfondie permettant d’exclure d’autres causes possibles aux difficultés observées) et si les patients qui en souffrent partagent des spécificités similaires et des altérations proches, il existe de très nombreuses façons dont ils peuvent différer les uns des autres (Marquand et al., 2016 ; Brown, 2017).

Ainsi, nous pouvons lister, notamment, des différences dans la gravité de l’altération (légère, moyenne ou sévère en fonction de l’intensité des symptômes et des problèmes engendrés dans le quotidien), dans l’âge d’apparition des symptômes (les manifestations pouvant apparaitre avant l’âge de 6 ans, pendant la période scolaire, durant l’adolescence, lors de l’entrée en supérieur ou seulement à l’âge adulte), dans la persistance ou la rémission des symptômes au fil du temps (les retentissements liés au TDAH pouvant diminuer significativement – voire disparaitre – au fil du temps ou, au contraire, persister et continuer d’entraver le fonctionnement d’un individu tout au long de sa vie), mais également au niveau des manifestations ou particularités observées (inattention prédominante, agitation ou impulsivité prédominante, problèmes de comportements en avant-plan, etc.). (Brown, 2017)

Par conséquent, plusieurs auteurs proposent de parler d’un spectre du TDAH pour pouvoir faire état de de la diversité des profils et de la multiplicité des manifestations, ainsi que de leur évolution au fil du temps (variabilité inter- et intra-personnelle). (Brown, 2017 ; Barkley, 2018).


Bien que le QI ne permette pas, à lui seul, de répondre adéquatement aux besoins d’un individu, il représente un élément primordial et nécessaire pour pouvoir identifier un haut potentiel intellectuel (Brasseur et Cuche, 2021). L’identification d’un HPI ne peut donc pas faire l’impasse sur la passation d’un test d’intelligence validé (les mesures les plus utilisées actuellement étant les échelles de Weschler).

Actuellement, le seuil de 130 (quotient intellectuel supérieur ou égal à 130) semble faire consensus auprès des professionnels et experts. Néanmoins, Il est à considérer comme un point de repère sur la variable continue qu’est l’intelligence et non comme une frontière (où l’intelligence d’avant 130 serait différente de celle d’après 130).

Il est impératif, par ailleurs, de garder en tête que la mesure obtenue à un test de QI doit toujours faire l’objet d’une interprétation par un praticien formé ! Les résultats doivent être nuancés en tenant compte de diverses variables (erreurs de mesure, dispersion des scores aux épreuves, observations faites durant la passation, informations récoltées lors de l’anamnèse et de l’entretien, etc.) et ne peuvent, à eux seuls, résumer ou définir le fonctionnement d’un individu.

Par conséquent, si la passation d’un test de QI représente un élément central dans la démarche d’identification du HPI et la seule méthode véritablement pertinente actuellement, elle n’en reste pas moins une estimation à un instant T des capacités intellectuelles d’une personne. Cette mesure ne peut, en outre, pas être isolée d’une évaluation plus globale visant à comprendre le mode de fonctionnement général d’un individu en vue de répondre à une éventuelle demande d’aide ou d’accompagnement. (Grégoire, 2019 ; Brasseur et Cuche, 2021 ; Grégoire in Gauvrit & Clobert, 2021)


Les études réalisées sur la population HPI tendent plutôt à démontrer le contraire : les habiletés intellectuelles plus élevées seraient corrélées avec de meilleures capacités d’adaptation et, par conséquent, un moindre risque de présenter un problème de santé mentale (anxiété, dépression, troubles du comportement, TDAH, etc.). Un haut niveau de quotient intellectuel serait donc un facteur de protection plutôt qu’un facteur de risque de présenter des troubles associés (Antshel et al., 2008 ; Gao et al., 2015 ; Murray & Farrington, 2010 ; Martin et al, 2010 ; Keyes et al. 2017).

Notons que les études démontrent également que les individus présentant un HPI affichent une estime d’eux-mêmes légèrement supérieure à celle de la population normale (Hoge & Renzulli, 1983) et un niveau de satisfaction de leur vie au même niveau que leurs pairs (Bergold et al., 2015).

Cela ne signifie, bien sûr, pas que les personnes HPI ne souffrent jamais ou ne présentent aucune difficulté, ni trouble, mais plutôt que ces aspects ne seraient pas directement en lien avec le haut potentiel en tant que tel et que le fait de disposer de capacités intellectuelles plus élevées ne représente pas un risque accru de rencontrer plus de difficultés.


Bien que l’idée que les personnes HPI présentent un fonctionnement émotionnel particulier soit encore largement véhiculée aujourd’hui, tant dans la population générale que dans les médias et auprès de certains professionnels, de très nombreuses études ont démenti cette affirmation. Les données actuelles démontrent, en effet, que les personnes à haut potentiel ne rencontrent pas plus de difficultés que les autres en matière de gestion émotionnelle et présentent, au contraire, une intelligence émotionnelle développée qui pourrait les rendre moins vulnérables aux désagréments émotionnels sur certains aspects (Brasseur et al., 2013 ; Brasseur in Gauvrit et Clobert, 2021).

Si l’on s’intéresse plus spécifiquement à la notion d’hypersensibilité, il convient, tout d’abord, de clarifier le concept qui est également sujet à de nombreux mythes et représentations*. Deux composantes peuvent être distinguées dans l’hypersensibilité : la réactivité émotionnelle initiale – essentiellement déterminée par des facteurs physiologiques et génétiques, et représentant la réaction initiale d’un individu face à une situation potentiellement émotionnelle (Mikolajczak, 2009) – et l’intensité subjective affective – laquelle concerne le traitement cognitif des informations émotionnelles et influence notre perception d’une situation (Larsen & Diener, 1987). Ici encore, bien que les études soient beaucoup moins nombreuses, les recherches menées ne font état d’aucune différence significative entre la population HPI et la population ordinaire, tant en ce qui concerne la réactivité émotionnelle initiale qu’au niveau de l’intensité subjective affective et le haut potentiel ne serait donc pas associé à l’hypersensibilité (Brasseur et Cuche, 2019).


L’inattention est une manifestation tout à fait ordinaire et présente ponctuellement chez tout un chacun. Lorsqu’elle devient trop fréquente, elle peut être problématique et entraver le fonctionnement d’un individu, causant de nombreuses difficultés et perturbations dans la vie quotidienne. Pour pouvoir parler d’un TDAH, les comportements observés doivent être beaucoup plus persistants et handicapants qu’attendu et représenter une réelle entrave dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. (Brown, 2017)

Toutefois, les problèmes de concentration ne sont pas systématiquement dûs à un TDAH en tant que tel et peuvent être mis en lien avec un tas d’autres éléments, qu’il s’agisse de troubles ou pathologies spécifiques (trouble anxieux, trouble dépressif, troubles spécifiques des apprentissages, troubles du spectre autistique, etc.) ou d’aspects environnementaux (par exemple, des préoccupations familiales, une précarité financière, etc.).

On a longuement pensé que les enfants présentant un Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) guérissait spontanément dans le courant de l’adolescence… Cependant, nombreuses sont les études qui démontrent le contraire et les experts considèrent que près de 70% des enfants souffrant d’un TDAH continuent d’éprouver des altérations en lien avec le TDAH jusqu’à la fin de leur vie (Brown, 2017).

Une étude française, menée en 2014 par le Dr Hervé Caci (psychiatre et pédopsychiatre spécialisé dans le TDAH), évaluait la prévalence du TDAH à près de 3% de la population générale adulte selon les critères de l’époque (Gaillac & Vera, 2016). La parution du DSM-5 (dernière édition du manuel de classification le plus utilisé actuellement dans le domaine de la santé mentale) ayant élargi certains critères diagnostiques, une augmentation significative de la prévalence du TDAH chez l’adulte est présumée (Batstra, 2012).

De ce fait et compte tenu à la fois de la prévalence importante de ce trouble, mais aussi de sa persistance à l’âge adulte et des complications que cela peut engendrer pour le sujet qui en souffre, le TDAH est considéré, par certains, comme un véritable problème de santé publique (Caci, 2021).


Reconnu comme une pathologie de la santé mentale depuis près de deux siècles, le TDAH fait partie des troubles neurodéveloppementaux si l’on se réfère aux nosographies* mondialement reconnues par la communauté scientifique et clinique actuellement (DSM-5 ou CIM-11). Il s’agit donc d’un dysfonctionnement qui a des origines biologiques et physiologiques, en partie innées, et dont les manifestations apparaissent dans la période de développement et perdurent tout au long de la vie.

Bien qu’il soit communément admis que le trouble est le résultat de facteurs génétiques ET environnementaux (Faraone et al., 2015), il ne peut en aucun cas être imputé à une mauvaise éducation ou à des pratiques parentales inadaptées (ces éléments à eux-seuls ne pouvant expliquer l’entièreté de la problématique associée au TDAH).

Considéré comme un facteur de protection (Keyes et al., 2017) plutôt que comme un problème en soi, le Haut Potentiel Intellectuel n’est pas reconnu comme une pathologie ou en trouble en tant que tel. Il n’est, en outre, pas associé de façon systématique à des signes particuliers (symptomatologie) ou des difficultés spécifiques (retentissement), critères nécessaires pour pouvoir parler d’une maladie (en santé mentale ou en médecine classique).

Ainsi, bon nombre de professionnels et experts du sujet s’accordent pour parler d’identification du haut potentiel ou d’un fonctionnement spécifique à la personne et non de diagnostic, ceci afin d’éviter, notamment, d’associer le HPI à un trouble, un dysfonctionnement, une maladie ou une pathologie. (Brasseur et Cuche, 2021 ; Grégoire in Gauvrit & Clobert, 2021).


Le TDAH est avant tout un trouble de la régulation (Brown, 2017 – pour n’en citer qu’un). Il est caractérisé par un dysfonctionnement des fonctions exécutives* qui affecte l’ensemble du fonctionnement d’un individu, tant sur le plan cognitif qu’au niveau comportemental ou émotionnel, et entrave son efficacité dans la vie de tous les jours.

Cependant, cela ne signifie pas que les enfants qui en souffrent sont incapables de se concentrer ou de rester tranquille, mais plutôt qu’ils peinent à réguler, adapter ou contrôler les moments où ils pourront faire preuve d’efficacité. Ils seront, en outre, nettement plus sensibles que les autres à l’attrait et l’intérêt de la tâche présentée et pourront se mobiliser davantage si l’activité leur procure un réel plaisir ; ils peuvent alors faire preuve d’une concentration et d’un calme impressionnants comparativement à d’autres moments, sans pour autant que cela ne remette le diagnostic en question.

*Les fonctions exécutives sont des fonctions cognitives de haut niveau qui nous permettent de réguler efficacement nos actions. Elles englobent, notamment, l’inhibition, le contrôle attentionnel, la planification, le contrôle de la tâche en cours d’action, la possibilité de se réajuster en fonction de l’objectif à atteindre, etc

Merci au site neurotransmetteurs.be pour ces précieux rappels …